Chaque année, des milliers de cyclistes parcourent les routes sinueuses et escarpées des cols français, attirés par le défi sportif et les panoramas spectaculaires. Nous vous présentons aujourd’hui notre sélection des sommets qui font battre le cœur des passionnés de la petite reine. Ces ascensions mythiques, théâtres de nombreux exploits sportifs, constituent le rêve de tout amateur de vélo cherchant à se dépasser. Selon la Fédération Française de Cyclisme, plus de 60% des cyclistes amateurs placent la conquête d’au moins un col majeur parmi leurs objectifs annuels. Analysons ensemble ces joyaux de notre patrimoine cycliste qui combinent défi physique et récompense visuelle.
Les géants des Alpes qui passionnent les cyclistes
L’arc alpin français regorge de cols légendaires qui ont forgé l’histoire du cyclisme et notamment du Tour de France. L’Alpe d’Huez figure indéniablement parmi les ascensions les plus emblématiques avec ses 21 virages en lacets numérotés, chacun portant le nom d’un vainqueur d’étape. Cette montée de 13,8 kilomètres présente une pente moyenne de 8,1%, mais c’est surtout son ambiance unique lors des grandes compétitions qui en fait un lieu de pèlerinage pour les cyclistes du monde entier.
Non loin de là, le Col du Galibier s’impose comme un monument du cyclisme alpin à 2645 mètres d’altitude. Intégré pour la première fois au Tour de France en 1911, ce col requiert une endurance exceptionnelle avec ses presque 35 kilomètres d’ascension depuis Saint-Michel-de-Maurienne. Les derniers kilomètres, particulièrement raides, mettent à l’épreuve même les cyclistes les mieux préparés, mais offrent en récompense un panorama à 360° sur les sommets environnants.
Autre géant alpin, le Col de la Croix de Fer culmine à 2067 mètres et propose une ascension longue de 29 kilomètres avec une pente moyenne de 5,2%. Si ce pourcentage peut sembler modéré, les sections à plus de 10% rappellent rapidement aux cyclistes qu’ils se trouvent sur l’une des montées les plus exigeantes de France. Son cadre naturel exceptionnel, avec ses lacs d’altitude et ses alpages verdoyants, en fait l’un des cols les plus appréciés pour la beauté de ses paysages.
Col | Altitude | Longueur | Pente moyenne |
---|---|---|---|
Alpe d’Huez | 1860 m | 13,8 km | 8,1% |
Galibier | 2645 m | 34,8 km | 5,5% |
Croix de Fer | 2067 m | 29 km | 5,2% |
Les incontournables cols pyrénéens qui défient les grimpeurs
Les Pyrénées offrent également leur lot d’ascensions mythiques qui attirent chaque année des milliers de cyclistes en quête de défi. Le Col du Tourmalet règne en maître sur ce massif avec ses 2115 mètres d’altitude, ce qui en fait le plus haut col routier des Pyrénées françaises. Présent plus de 80 fois sur le parcours du Tour de France depuis sa première apparition en 1910, il s’étend sur 19 kilomètres avec une pente moyenne de 7,4%. Les derniers kilomètres, particulièrement éprouvants, testent la détermination de chaque cycliste avant d’atteindre le sommet marqué par la statue du Géant du Tourmalet.
Non loin de là, le Col d’Aubisque constitue une autre ascension pyrénéenne majeure culminant à 1709 mètres. Ses 16,6 kilomètres à 7,2% de moyenne offrent un défi considérable, mais c’est surtout l’enchaînement avec le Col du Soulor qui en fait une journée mémorable pour les cyclistes. Le spectacle visuel est saisissant avec ses falaises abruptes et ses troupeaux de moutons en liberté pendant la période estivale. Depuis 2007, des vélos géants colorés ont été installés le long de la route, renforçant encore l’identité cycliste de ce lieu exceptionnel.
Les cyclistes qui recherchent des défis moins fréquentés mais tout aussi exigeants se tournent souvent vers le Port de Balès, ouvert à la circulation en 2006 seulement et rapidement intégré au Tour de France. Cette ascension de 19,2 kilomètres avec une pente moyenne de 6,2% traverse des paysages sauvages et préservés. Son revêtement parfaitement entretenu et la faible circulation automobile en font un terrain de jeu idéal pour les amateurs de vélo en quête d’authenticité.

Les défis légendaires qui marquent l’histoire du cyclisme français
Le Mont Ventoux, surnommé le “Géant de Provence”, occupe une place particulière dans le cœur des cyclistes. Culminant à 1912 mètres, ce sommet isolé est reconnaissable à son sommet dénudé qui lui donne l’apparence d’une montagne lunaire. L’ascension depuis Bédoin, la plus célèbre, s’étend sur 21,5 kilomètres avec une pente moyenne de 7,5%. Ce qui rend cette montée si particulière, c’est son exposition permanente aux éléments, notamment le fameux mistral qui peut souffler à plus de 250 km/h au sommet. Le Tour de France y a écrit certaines de ses pages les plus dramatiques, comme le décès tragique de Tom Simpson en 1967.
Voici les principales raisons qui font du Mont Ventoux un col mythique :
- Son microclimat extrême qui peut faire passer les cyclistes de la chaleur torride à un vent glacial
- Son paysage lunaire dans la partie supérieure, sans végétation et aux roches blanches
- Sa dimension historique liée aux grands moments du Tour de France
- Sa difficulté technique avec des sections à plus de 10% de pente

Moins connu du grand public mais vénéré par les connaisseurs, le Col de Joux Plane propose une ascension redoutable de 11,6 kilomètres avec une pente moyenne de 8,5%. Ce qui caractérise ce col, c’est l’irrégularité de son profil, alternant des passages à plus de 10% et de courtes sections de répit. Lance Armstrong lui-même l’a qualifié de “col le plus difficile de France” lors du Tour de France 2000, où il avait connu une défaillance mémorable. Sa proximité avec la station de Morzine en fait également un excellent choix pour les cyclistes souhaitant combiner défi sportif et séjour en montagne.
Enfin, le Col du Grand Colombier a gagné en notoriété ces dernières années grâce à ses apparitions répétées sur le Tour de France depuis 2012. Culminant à 1501 mètres, ce sommet du Jura offre quatre voies d’accès différentes, toutes exceptionnellement difficiles. L’ascension depuis Culoz, avec ses 18,6 kilomètres à 7,1% de moyenne, est la plus connue mais aussi la plus exigeante avec des passages à 14%. Le panorama au sommet, offrant une vue imprenable sur le lac du Bourget et le Mont Blanc par temps clair, récompense largement les efforts consentis pour l’atteindre.
Les critères qui font d’un col un lieu privilégié pour les cyclistes

Au-delà de la difficulté pure, plusieurs facteurs déterminent l’attrait d’un col pour les cyclistes passionnés. La qualité du revêtement routier joue un rôle essentiel dans l’expérience de l’ascension. Nous constatons que les cols les plus populaires bénéficient généralement d’un entretien particulièrement soigné, notamment grâce à leur inclusion régulière dans les grands tours cyclistes. La sécurité est également primordiale, avec une préférence marquée pour les routes à faible trafic automobile ou bénéficiant d’aménagements spécifiques pour les cyclistes.
L’environnement naturel constitue un autre critère déterminant. Les cyclistes recherchent des paysages variés et spectaculaires pour accompagner leur effort. C’est pourquoi des cols comme l’Izoard, avec sa célèbre Casse Déserte, ou le Col de la Bonette et ses panoramas alpins à couper le souffle, figurent parmi les favoris. La dimension culturelle et historique enrichit également l’expérience, chaque virage rappelant potentiellement un exploit mémorable d’un champion admiré.
Enfin, l’accessibilité et les infrastructures d’accueil constituent des éléments pratiques importants. Les cols disposant d’un point de ravitaillement au sommet, comme l’Alpe d’Huez ou le Col du Tourmalet, offrent un confort appréciable aux cyclistes. De même, la proximité d’hébergements adaptés aux besoins des cyclistes (local à vélos sécurisé, menus énergétiques, services de réparation) favorise la popularité de certaines régions comme les Alpes du Sud ou la vallée de Chamonix, véritables paradis pour les amateurs de vélo de route.